R.CAN a écrasé les ténèbres pour laisser entrer la lumière. C’est là le coeur de sa musique. Les émotions plutôt que les fatalités. Il sait qu’il fait du bien aux autres avec ses chansons et il est bien décidé à continuer, coûte que coûte. Les milliers de messages de soutien qu’il reçoit après ses concerts ou sur les réseaux sociaux ne disent pas autre chose.
Date
Dimanche 9 juillet
Lieu
Station de Chalmazel - Grande scène
Heure
18:30
GRATUIT
R.CAN est un chevalier sans seigneur qui n’oubliera jamais la veuve et l’orphelin, lui qui fait toujours des maraudes, distribue des repas et des vêtements aux SDF, “je vais semer de l’amour là où il y a besoin” dit-il… Et qui préfère conjuguer sa poésie au présent qu’au passé. Il est à fleur de peau, sincère et sensible, il aime offrir des invitations à la réflexion.
Ses chansons de bitume regardent toujours les étoiles. La musique, elle l’envahit par étapes, bien sûr. Il y a d’abord les chansons entendues sur Radio Nostalgie dans le camion de son père. Il découvre ces mélodies populaires qui se muent en tatouages autobiographiques chez celui qui les écoutent. Les chansons de Francis Cabrel sont le premier choc artistique pour le gamin. R.CAN est de ceux qui pense qu’un artiste peut constituer un être humain. Être cette flamme qui réchauffe les coeurs quand frappe l’obscurité. Il a raison. Il a depuis rencontré Cabrel, qu’il écoute chaque jour de sa vie, lors d’un festival. “Je me demandais qui était ce mec connu que je ne connaissais pas. J’étais dans les loges pendant ton concert. Et j’ai entendu le public crier. Et je me suis demandé qui était sur scène. Je sais maintenant qui tu es, R.CAN…” lui dit le célèbre chanteur.
Et puis, en 1992, autre révélation: le rap le percute de plein fouet. Il fugue de son foyer pour assister à un concert d’IAM à Grigny sur Seine, sur la première tournée du groupe phocéen. On peut ici parler d’épiphanie. IAM sur scène montre à l’adolescent la voie. Celle de l’espoir. L’impossible rend les armes. R.CAN peut lui aussi, un jour, être là, à donner à la foule. Il écoute aussi NTM, Radio Nova, Dee Nasty. Et Public Enemy, RUN DMC, LL Cool J… “Mais Je suis vraiment entré dans le hip hop par le tag. J’étais un petit jeune de foyer et le hip hop m’a pris comme ça! C’était la libération! D’écrire sur les murs, c’était vraiment une libération. C’était la culture qui venait me sauver et m’apporter tout l’amour que je n’avais pas pu avoir gamin. J’ai choisi d’écrire ces 4 lettres sur les murs: R.CAN. Ce nom n’a pas de signification particulière” précise-t-il. Il grandit, se cherche et se forme, sans calcul ni fausse pudeur.
En 1994, il part pour Perpignan. Il devient Catalan de coeur. Adoubé par Jordi Barre, chanteur culte du terroir. Comme tous les artistes à qui on n’a rien donné, qui ont dû lutter avec acharnement pour s’imposer, R.CAN pourrait être victime du syndrome de l’usurpateur. Il n’en est heureusement rien: “Je pense que je suis là où je dois être. Moi, je suis artiste à 100%, et tout ce qui m’arrive aujourd’hui, c’est mérité! Comme ce qui m’arrivera demain. J’ai beaucoup donné. Je n’ai rien volé, jamais.” Il ne faudra pas voir là un manque d’humilité, bien au contraire même. R.CAN a mieux à faire. Il n’est pas là pour la gloire et les paillettes mais pour effacer les cicatrices et regarder l’horizon la tête haute. Ensemble. Il a déjà sorti deux albums auto produits, L’Inexplicable et Témoignage. Puis un EP, Angles de Vues. Il signe ensuite chez Motris Records, label créé par le tourneur Le Périscope. Il en est le premier artiste. Et sort son troisième album, “Sur Mon Solex”, en 2019, après la Bécane de Renaud, réalisé par les OMOH. En attendant un quatrième prévu pour 2022, avec des collaborations comme Natalia Doco pour un sublime duo, ou Tété et Barcella (Fréro Delavega, Zaz...) pour la composition, et d’autres surprises à venir… Précédé d’un premier single, “Vivre d’Art”, disponible en novembre, balade ensoleillée et acoustique, imparable, où R.CAN rappelle que la vie n’a pas besoin de grand chose pour briller.
Sa musique navigue entre rap et chanson française. HipHopulaire! Elle peut aussi être reggae soul, pop, tant qu’elle est authentique. Et son désir de vivre intensément, sans tricher, sans rien galvauder, est tangible quand on lui parle et quand on écoute ses compositions. Il dégage une passion, une vitalité absolument saisissante. Et puis, il y a la scène. R.CAN a multiplié les concerts, ouvert pour 3 Cafés Gourmands, IAM, Claudio Cappéo, Tryo, Cali, Soprano, NTM, Amel Bent, Bernard Lavilliers, Grand Corps Malade, Francis Cabrel… Chaque année, il assure le rôle de speaker officiel du festival de rap de Sète, organisé par Demi Portion, un ami. Et après différentes formules sur scène, il a aujourd’hui développé un trio composé d’un guitariste-bassiste, d’un pianiste-accordéoniste qui lance également les séquences sur machines et lui au micro. Formule resserrée, commando, pour pouvoir jouer partout, tout le temps! La musique de R.CAN peut tout se permettre parce qu’elle dépasse les genres et les gimmicks. Elle vibre loin des habitudes et des facilités. Elle est, pleinement.
Le futur ? Acteur, écrivain, R.CAN ne s’interdit rien. On a pu le voir sur M6 cuisiner en direct avec Cyril Lignac et son pote Jérome Anthony. Et encore dans ses vidéos sur Facebook pendant le confinement honorer le freestyle dans toute sa liberté et sa générosité.
À une époque troublée, où l’esprit de division et la peur gagnent chaque jour du terrain, les chansons de R.CAN ont de quoi effacer les frontières et les différences. Elles illuminent nos désespoirs et dessinent un chemin. Celui de la transmission et du refus d’abdiquer. R.CAN chante autant pour les enfants perdus et les pères en errance, que pour les coeurs blessés et les âmes sensibles. Il chante pour ne rien oublier et tout construire. Il n’a rien précipité, rien fui, rien éludé. R.CAN sait que ce sont la route et les émotions qui comptent. L’avenir lui appartient.